La chapelle funéraire du Redondel

Depuis la statue de la Vierge et le panorama sur la vallée du Gravezon, engagez -vous sur le versant nord du Redondel , direction Est...

Le chemin ombragé vous amènera jusqu'aux ruines de l'ancien château . Un sentier  partant du panneau explicatif qui leur est consacré  remonte vers l'Ouest... jusqu'au caveau

   Centre d'intérêt 4 : le caveau Charamaule.

   Un petit bâtiment en pierre de taille, richement ornementé, intrigue souvent le visiteur qui se hasarde sur les hauteurs du Redondel… Si, aujourd’hui, la végétation le dissimule complètement, sur cette photographie (début XXe) on ne voit que lui !

 Voici son histoire :

   Hippolyte Charamaule, en 1829, devient châtelain de Lunas grâce à son épouse, Pauline Ollier, qui lui apporte en dot château et domaine.

   Décédé le 23 janvier 1886, il est enterré dans le cimetière de Lunas, situé, à l’époque, derrière l’église Saint-Pancrace.

   En 1892, sa fille unique, Pauline Claire Charamaule-Guerre, fait construire une chapelle funéraire au sommet du Redondel (alors propriété familiale).

   L’architecte montpelliérain, Arribat, auteur du plan, en confie l’exécution à l’appareilleur Capdeville (leurs noms sont gravés, à l’intérieur, à gauche de l’entrée).

   Le corps d’Hippolyte Charamaule est transféré dans la crypte. En 1896, sa femme y est également inhumée.

   Les années suivantes, on constate qu’en périodes de fortes pluies, la cavité étant inondée, les cercueils sont sous l’eau.

   En 1917, Valentine Guerre-Maistre, petite-fille des Charamaule, fait transférer les dépouilles de ses grands-parents à Montpellier, dans le caveau familial.

 Description :

   Le monument, orienté est-ouest, surmonte une crypte aux murs enduits, taillée dans la roche calcaire.

   Une armature métallique permettait d’y déposer quatre cercueils sur deux niveaux. Son accès est fermé par deux dalles carrées disposées en son centre.

  Sur le devis de 2 991 francs, établi par Arribat, on apprend que les parements des façades latérales sont en carreaux* provenant de l’ancien château, tout comme les moellons de remplissage des maçonneries.

   Le grès est employé pour la réalisation de l’entrée, des corniches de couronnement, des ouvertures latérales et de celle du pignon ouest.

    Le basalte moucheté, à inclusions blanches, alterne avec le grès dans les arches au-dessus de la porte, des fenêtres et autour de l’oculus. Il apparaît seul dans les petites arcatures formant cordon, sous la corniche, ainsi que dans les deux colonnes, avec base et chapiteau, (aujourd’hui disparues) qui encadraient initialement le porche.

   La polychromie des matériaux contribue à donner à l’ensemble la solennité que sa vocation exige.

   La voûte de l’ouvrage, en briques, est recouverte d’une chape de ciment puis d’un zinc.

 *carreau : pierre taillée dont la plus grande largeur est en parement.

 

          

Partie supérieure de la façade montrant l'utilisation du basalte moucheté dans les arcatures sous la corniche et en alternance avec le grès, dans l'oculus (pignon arrière) et les arches (porte d'entrée et ouvertures latérales).                 

Comment expliquer qu’en ce point culminant du Redondel, la crypte soit inondée ?

   Deux hypothèses peuvent être émises :
- Les chenaux collecteurs déversant leur eau sur le pignon ouest, le calcaire fissuré favorise sa pénétration dans le sol. Le pendage des strates (inclinées vers l’est) la ramène donc vers le bâtiment. Il en est de même pour les eaux d’infiltration tombant sur le sol à l’ouest.
- Les constructeurs de la chapelle n’auraient-ils pas utilisé, pour se faciliter la tâche, une cavité préexistante qu’ils auraient remaniée en crypte ? Celle-ci pourrait alors correspondre à un dispositif de collecte des eaux pluviales de l’ancien château...

Jeannine & Lucien Osouf (Merci à Philippe de Firmas pour avoir mis à notre disposition des archives familiales)

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