En 1359 un différend oppose Salomon aux habitants de Lunas....

D'après l'étude du Docteur Henri MARC - novembre 1979 - "Lunas porte de l'Escandorgue"

 

 

   Le 5 décembre 1358, sous Jean le Bon, Noble Salomon de Faugères, n'ayant pu s'accorder avec Raymond Forestier, Raymond Milharat et Guiraud Dupuy, syndics de Lunas, s'en remet à l'arbitrage de Raymond de la Vernede, homme de loi, et de Déodat de la Pauze, notaire à Lodève, étant entendu qu'une amende de cinquante marcs d'argent frapperait la partie qui violerait les décisions prises. Ce compromis fut passé à Lunas dans le château de noble Salomon de Faugères, en présence des témoins suivants : noble et religieux Béranger Alaman, moine de Joncels, et prieur de N.D. de Nize, Bernard du Monastier, Damoiseau de Lunas, Bernard Coudière, de Villemagne, et Jean Barrau, notaire à Lodève.

    Les deux arbitres Raymond de la Vernede et Déodat de la Pauze se mettent au travail, et prononcent le 25 septembre 1359 la sentence suivante, que nous savons sans appel :

  • la répartition des tailles et des subsides se fera non par tête mais proportionnellement à la valeur des biens de chacun
  • le droit de pacage et de chasse est reconnu partout, sauf à Sourlan et à Serremejane jusqu'au chemin du Falgayrou
  • la défaisance et la chasse restent interdites à Roquepeyronèle (Peyrolis) sous peine d'une amende de seize deniers par tête de bête
  • la chasse et le ramassage du bois sont autorisés à Roquebouys
  • à Dreuilhe, la défaisance demeure interdite, ainsi que le ramassage du bois, de la St-Geniès à la St-Hilaire
  • la pêche est autorisée en tous temps et dans tous les ruisseaux et rivières, sauf à Sourlan
  • interdiction est faite au Seigneur et à ses successeurs d'empêcher les habitants d'utiliser pour arroser leurs jardins l'eau du béal, qui alimente le moulin du Seigneur sur le ruisseau de Gravezon, sauf lorsque cette eau sera nécessaire pour faire "travailler le moulin"
  • le portail, qui se trouve sous la maison de Jacques Ricard, demeurera ouvert, sauf s'il existe des craintes d'invasions ennemies, auquel cas sa fermeture sera absolue
  • l'entretien des fortifications est libre
  • pour toutes ces concessions, les habitants de Lunas auront à payer à Salomon de Faugères cinquante louis d'or "bon poids et bonne monnaie"

    Le seigneur et les syndics approuvèrent cette sentence arbitrale, et jurèrent d'en observer les décisions en la maison du Déodat de la Pauze, notaire à Lodève, en présence de Raymond Malauvel, seigneur de Servel, de Guillaume Le Blanc et de Guillaume Barrau, notaire royal.

    Il est à présumer que ces dispositions, qui ont l'intérêt de nous donner de précieux renseignements sur les droits seigneuriaux de cette époque, furent respectées tant par Salomon de Faugères que par ses successeurs Gevon de Faugères et Jean de Faugères, puisqu' aucun fait notable ne nous est plus connu en cette matière.